Karine Léger,
Directrice d’Airparif
La surveillance de la qualité de l’air ambiant est assurée en France par des associations indépendantes comme Airparif (type loi de 1901) agrées par l’État. Le rôle d’Airparif est principalement de renseigner et d’analyser les phénomènes atmosphériques (sur le long terme mais aussi en cas d’épisode de pollution), d’assister les décideurs dans leurs plans d’action, de soutenir l’innovation et d’informer les différentes parties prenantes.
Les enjeux relatifs à la qualité de l’air sont particulièrement importants dans les villes. La qualité de l’air intérieur est le parent pauvre de cette thématique, le grand public étant plus sensibilisé à la pollution atmosphérique qu’à celle existant à l’intérieur des bâtiments. Pourtant, du fait de l’accumulation des différents polluants, mais aussi parce que la qualité de l’air intérieur dépend de celle de l’air extérieur, la qualité de l’air intérieur peut être plus dégradée qu’à l’extérieur. L’enjeu est d’autant plus important que nous passons près de 80 % de notre temps dans des espaces clos.
Pour répondre à ces enjeux, Airparif accompagne l’innovation au travers de l’AIRLAB, une plateforme rassemblant des acteurs économiques, des acteurs de la recherche ainsi que des représentants des pouvoirs publics, qui vise à tester et évaluer des solutions innovantes de mesure et de dépollution. En matière de qualité de l’air intérieur, l’un des projets d’AIRLAB consiste à tester différentes catégories de micro-capteurs en fonction de leurs usages notamment en air intérieur pour éclairer en toute indépendance les utilisateurs sur l’adéquation du produit avec ses usages envisagés. Airparif intervient également ponctuellement auprès des acteurs publics, à leur demande, pour effectuer des actions de vérification et de conseil permettant de valider et d’interpréter des données de qualité de l’air intérieur obtenues sur des périmètres à forts enjeux, par exemple dans les établissements recevant du public sensible. Les travaux de l’association visent enfin également à renseigner l’exposition quotidienne des Franciliens à la pollution de l’air, en intégrant les travaux et données existantes sur la qualité de l’air intérieur.