Dickson Despommier, Professeur émérite de santé publique et environnementale, Université Columbia (New York)
Depuis l’apparition de la première ferme verticale en 2010, il en existe aujourd’hui plusieurs centaines en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Avec leurs différentes technologies, elles permettent un nouveau type d’« agriculture en environnement contrôlé ». Leur principe revient, en quelque sorte, à empiler des serres les unes sur les autres, afin de multiplier la surface cultivée par le nombre d’étages qui la composent.
Face aux problèmes posés par l’agriculture classique en plein air, ce principe est aujourd’hui considéré comme une solution viable : grâce à une emprise réduite au sol, ces fermes contribuent à la reforestation et, intégrées à une économie circulaire, sont moins gourmandes en ressources et réutilisent les déchets organiques. L’agriculture classique contribuant à la propagation de maladies infectieuses, le recours à ces systèmes pourrait également avoir des effets positifs sur la santé humaine. Aujourd’hui, les fermes verticales nécessitent un environnement hautement technologique, envisageable seulement dans les pays développés. Toutefois, ce modèle pourrait s’imposer dans les années à venir pour renforcer l’autosuffisance alimentaire des villes du monde entier, avec le soutien des municipalités et des organisations internationales, et l’impulsion de grands acteurs commerciaux.