Sander Defruyt, Responsable de l’initiative « Nouvelle économie des plastiques », Fondation Ellen MacArthur
Notre système actuel de gestion du plastique ne fonctionne plus : si nous ne le changeons pas de façon radicale, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans l’océan en 2050. À l’échelle mondiale, seulement 2 % des emballages plastiques sont recyclés en emballages, tandis que la grande majorité finit en décharge, incinérée ou simplement dans la nature. Pour lancer le mouvement vers un système de gestion du plastique plus performant, l’initiative de la Nouvelle économie des plastiques a été lancée en 2016. Celle-ci encourage la transition vers une économie circulaire où le plastique ne devient jamais un déchet. Ce système nécessite la participation des entreprises, des gouvernements, des ONG, des chercheurs et d’autres parties prenantes, afi n de concrétiser un fonctionnement qui s’éloignerait défi nitivement du modèle linéaire actuel consistant à « extraire-utiliser-jeter » et de concevoir un système mondial d’utilisation du plastique reposant sur les principes de l’économie circulaire.
Tous les acteurs du secteur du plastique doivent bien comprendre que nous ne pouvons plus nous contenter d’améliorer la collecte et le recyclage. Ces deux actions sont importantes mais elles ne suffi sent pas. Nous devons repenser l’ensemble du système de gestion du plastique en commençant en amont, en réfléchissant à ce que nous mettons sur le marché. Les emballages plastiques problématiques ou inutiles doivent être éliminés grâce à l’innovation et à de nouveaux modèles économiques. Tous les emballages plastiques restants doivent être effectivement réutilisés, recyclés ou compostés. Enfin, pour la fabrication d’emballages en plastique, il convient d’utiliser le plus grand nombre possible de matières recyclées et exemptes de substances nocives. L’objectif : faire en sorte que le plastique ne se transforme jamais en déchet, ou pire, qu’il ne soit jeté dans la nature. Pour y parvenir, il faudra innover, explorer l’utilisation de nouveaux matériaux et de nouveaux modèles économiques.