Christophe Maquet
Directeur de la zone Afrique Moyen-Orient, Veolia
Stress hydrique, explosion démographique, changement climatique, de nombreux pays d’Afrique peinent à satisfaire les besoins en eau potable de leurs habitants. Pour eux, avec les économies d’eau, la solution réside moins dans « le partage de la rareté » que dans le recours à une eau « alternative », produite à partir de ressources non conventionnelles telles que la mer et les eaux usées, au lieu de provenir des rivières ou des nappes souterraines. Ce n’est pas un hasard si se multiplient les projets destinés à donner une seconde vie à l’eau. Parmi eux, la réutilisation des eaux usées semble être la parade la plus efficace contre les pénuries.
Il faut dire que l’eau usée recyclée est la seule ressource qui croisse avec le développement économique. C’est une solution vertueuse qui protège l’environnement en limitant les risques de pollution rejetée dans le milieu naturel. C’est un modèle d’économie circulaire qui renforce l’indépendance hydrique des pays en leur donnant accès à une ressource sûre, située chez eux, et donc à l’abri des rivalités interétatiques.
Veolia a développé des solutions innovantes qui permettent la réutilisation des eaux usées à des fins industrielles, agricoles et même domestiques. Pionnière en la matière, la capitale de la Namibie, Windhoek, satisfait ainsi 35 % des besoins en eau potable des habitants de la capitale et de son agglomération. Un exemple à suivre ?